
On en rougirait ; on rougirait de dire comme Montesquieu : « Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé »
Alain, propos sur le bonheur
« Le monde inflige au non-conformisme le fouet de sa réprobation.
[…] Mais pourquoi devrait-on garder la tête sur les épaules ? Pourquoi traîner ce cadavre qu’est votre mémoire, de crainte de contredire ce que vous avez affirmé publiquement en telle ou telle occasion ? Supposez que vous deviez vous contredire ; et alors ?
[…] Le tableau attend mon verdict ; il n’a rien à me prescrire, c’est à moi de statuer sur ses prétentions à l’admiration.
[…] Notre recherche nous conduit à cette source, essence à la fois du génie, de la vertu et de la vie, que nous appelons Spontanéité ou Instinct. »
[Ralph Waldo Emerson – Compter sur soi]
J’imagine que ça a déjà dû vous arriver de lire une phrase et de penser « mais oui ! Exactement ! ». Tout pareil que dans votre tête, mais en dehors, inscrit en toutes lettres. Ou encore, en lisant, sentir une sorte de satisfaction neuronale, une vibration, l’impression d’être parfaitement accordé à ce que vos yeux sont en train de parcourir ?
Bref, je relisais ces jours derniers Le Ciel t’aidera de Sylvie Testud, que j’avais déjà lu mais totalement oublié en l’espace de 9 ans (pas de commentaires désobligeants, merci )
Et j’ai eu cette impression le « mais oui ! » en lisant ceci :
« Dès que quelqu’un commence par « Je me permets de… Je me suis permis de… », on peut être sûr que la suite va être parfaitement déplaisante. Cette fausse précaution a été inventée pour que celui qu’on importune soit obligé d’accepter sans broncher, sous peine de passer pour un salaud. »
Je me fais parfois la réflexion à propos du contenu des emails… Il m’arrive d’avoir le réflexe de démarrer par cette formule. Puis, je me ravise en me disant « T’es gonflée, de te permettre là, comme ça… En même temps, ton interlocuteur t’a rien permis du tout, lui, donc en gros tu lui demandes même pas son avis, quoi… » Ceci dit, je l’ai sans doute déjà utilisée….
Du coup, ça m’a rappelé l’excellent moment que j’ai passé à dévorer La vie devant soi, de Romain Gary. Je n’avais jamais ressenti autant la vibration dont je vous ai parlé plus haut. On a envie de noter sur un bout de papier quasiment chaque phrase qu’on lit…
Ce roman a été publié en 1975, une année exceptionnelle, à ce qu’il paraît, donc finalement ce n’est pas très étonnant…
Je ne peux pas reproduire le livre en entier sous peine de tas de malheurs juridiques, mais voici quelques-uns des morceaux « d’accord parfait » :
« Je crois que c’est les injustes qui dorment le mieux, parce qu’ils s’en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l’œil et se font du mauvais sang pour tout. Autrement ils seraient pas justes. »
« […] et puis l’auteur de tes jours n’a plus donné signe de vie. Le seul signe de vie qu’il a donné, c’est toi […] »
« Ça venait de l’intérieur et c’est là que c’est le plus mauvais. Quand ça vient de l’extérieur à coups de pied au cul, on peut foutre le camp. Mais de l’intérieur c’est pas possible. »
« Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie »
La neige séjourne longtemps sur les sols pierreux, mais disparaît vite sur les terres cultivées.
[Pétrone, Satiricon]
Je Suis Charlie par @joachimroncin
L’émouvant hommage de Sophia Aram à Charlie Hebdo
Une bougie pour #CharlieHebdo à #Lyon. pic.twitter.com/MXVLzjfFVN
— Rue89Lyon (@Rue89Lyon) 7 Janvier 2015
#JeSuisCharlie Rassemblement à Lyon, par @jeffpachoud #AFP pic.twitter.com/sn8xVQLnly— Agence France-Presse (@afpfr) 7 Janvier 2015
Philippe Val : « C’est l’arme absolue, le rire. C’est l’arme de la démocratie ».
Mon dessin dans le @Courrier_picard du 08.01.2015 : #CharlieHebdo Triste journée mais l’esprit demeure où ils sont… pic.twitter.com/68fin2ifNB
— Alex dessinateur (@Alexdessinateur) 7 Janvier 2015
Massacre de #CharlieHebdo dans le Temps, Genève pic.twitter.com/AZURdAulTr — Dessins de Chappatte (@chappatte) 7 Janvier 2015
M’sieur Houellebecq, arrêtons de parler du pire… Chronique radio hier qq heures avant…
n. m. – 1597 ;
1. Divertissement, représentation entre les actes d’une pièce de théâtre, les parties d’un spectacle.
2. Ce qui interrompt qqch., sépare dans le temps deux choses de même nature.
« La fin d’une année est comme la fin d’une journée et comme la fin d’une vie ; comme l’avenir n’offre alors que nuit et sommeil, naturellement la pensée revient sur ce qui a été fait et devient historienne. »
Si tu ne trouves pas d’ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul, comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt. [Bouddha]
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas.
Sénèque
C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.
On ne peut jamais être neutre. Le silence est une opinion.
Henri Moret
Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière.
Michel Audiard